À cette époque…
nous enseignions pour un monde stable.
Nous transmettions pour des routes prévisibles.
Aujourd’hui, je regarde vos classes,
et je vois des élèves là où l’ancien monde a disparu,
mais où le nouveau n’est pas encore clair.
Alors je vous pose cette question, humblement :
l’éducation doit-elle s’adapter, ou se réinventer ?
1. Un monde qui ne ressemble plus au vôtre
D’après le Global Education Monitoring Report de l’UNESCO, les systèmes scolaires actuels sont majoritairement conçus sur un modèle du XIXe siècle.
Or, nous ne préparons plus des ouvriers pour des chaînes de production,
mais des individus pour des sociétés complexes, instables, numériques.
L’OCDE souligne dans son cadre Education 2030 que l’enseignant ne peut plus seulement être un transmetteur, mais un facilitateur du sens et du discernement.
2. S’adapter sans renier l’essence du métier
Je me souviens d’une époque où l’autorité suffisait.
Aujourd’hui, elle ne convainc plus.
Mais renoncer à l’autorité ne veut pas dire renoncer à la rigueur.
Les travaux de John Hattie sur les facteurs de réussite scolaire montrent que l’impact le plus fort ne vient pas du programme, mais de la qualité de la relation pédagogique.
Un enseignant qui comprend,
un enseignant qui explique,
change plus qu’un millier de programmes réformés.
3. Le risque d’une fausse modernité
Attention, mes collègues.
Le danger n’est pas dans le changement.
Il est dans le changement sans discernement.
Le numérique, l’IA, les plateformes… tout cela est outil.
Mais l’éducation ne doit pas devenir un simple service technique.
Une étude de l’UNESCO sur l’usage du numérique en éducation souligne que la technologie améliore les résultats uniquement lorsqu’elle est intégrée dans une pédagogie humaniste.
Sans cela, elle amplifie les inégalités.
Conclusion – Revenir à l’essentiel
L’éducation doit s’adapter au monde, certes.
Mais sans oublier sa mission première :
former des esprits, pas des machines.
Car à cette époque déjà, je me souviens…
Ce n’étaient pas les programmes qui marquaient les élèves.
C’étaient les professeurs.




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