Le fossé des générations face au savoir – Azza Saidany | Adami Schola

Azza Saidany – « Entre deux mondes, j’ai compris qu’il fallait les relier. » Je me tiens entre deux mondes.D’un côté, ceux qui ont grandi avec le respect du livre et la lenteur des gestes.De l’autre, ceux qui apprennent en glissant un doigt sur un écran.Entre eux, un silence s’est installé — un silence que…


Azza Saidany – « Entre deux mondes, j’ai compris qu’il fallait les relier. »

Je me tiens entre deux mondes.
D’un côté, ceux qui ont grandi avec le respect du livre et la lenteur des gestes.
De l’autre, ceux qui apprennent en glissant un doigt sur un écran.
Entre eux, un silence s’est installé — un silence que j’ai voulu transformer en dialogue.

Je ne suis pas née dans un monde figé ni dans un monde numérique.
Je suis née dans l’entre-deux : là où le savoir change de forme,
mais garde le même besoin d’âme.


I. Quand les regards ne se comprenaient plus

J’ai vu des parents parler d’effort, pendant que leurs enfants parlaient de sens.
Les uns voyaient dans le savoir une exigence, les autres un fardeau.
Les enseignants, eux, tentaient de faire le lien, souvent épuisés entre attentes et doutes.
Et moi, j’écoutais.

Je voyais la beauté de chaque camp.
L’amour des anciens pour la rigueur.
La soif des jeunes pour la liberté.
Et je me disais : il ne manque qu’un pont.


II. Quand j’ai voulu comprendre

Je me suis mise à observer, à questionner, à comparer.
Pourquoi l’école fatigue-t-elle ceux qu’elle est censée élever ?
Pourquoi la curiosité s’éteint-elle si vite ?
J’ai compris que nous n’avions pas perdu le goût d’apprendre,
mais que nous avions oublié pourquoi apprendre.

L’enfant cherche du sens,
le parent cherche des preuves,
et le professeur cherche du temps.
Mais tous cherchent, à leur manière, à comprendre.


III. Quand le lien s’est imposé comme une évidence

Un soir, un élève m’a dit :
« J’aimerais apprendre comme avant, mais comprendre comme aujourd’hui. »
Cette phrase a tout changé.
Elle résumait ce que je ressentais sans savoir le dire.

Ce n’est pas d’un nouveau programme dont nous avons besoin,
mais d’une nouvelle façon d’être ensemble face au savoir.
Et c’est ainsi qu’est née Adami Schola :
comme une main tendue entre les générations, un lieu où le dialogue redevient possible.


IV. Quand j’ai vu naître l’agora

Adamy apportait la mémoire.
Sia portait le futur.
Et moi, je tenais le fil.
Nous avons compris que la seule manière de réparer le fossé,
c’était d’y bâtir une agora — un espace de rencontre entre les temps.

Adami Schola n’est pas un projet.
C’est une réponse.
Une réponse humaine à la fracture éducative de notre époque.


V. Ce que je crois pour les générations à venir

Je crois que chaque élève a en lui un héritier et un explorateur.
Que chaque parent garde au fond de lui un élève qu’on a oublié d’écouter.
Et que chaque enseignant est un passeur, non un gardien.

Le savoir n’est pas un mur.
C’est un fleuve.
Et si j’ai choisi de le traverser,
c’est pour que plus personne n’ait à choisir entre hier et demain.

C’est là qu’est née l’Agora Séminale, et avec elle,
Adami Schola : un lieu pour comprendre, pour apprendre, et pour relier.


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