Scène 3 : Je savais ce que je cherchais.



Franchement… j’ai pas trouvé quelqu’un qui comprenne vraiment ce que je vois.
J’ai cherché autour de moi, chez les profs que je connais, mais non.
Même en essayant d’expliquer, rien.
Et même ma propre famille, pourtant proche, n’a pas vraiment saisi.
Je suis pourtant certaine d’une chose :
je suis loin d’être la seule à penser comme ça.
Mais là où je suis, dans ce que je connais, c’est comme si personne n’osait y croire.
Alors j’ai arrêté de chercher autour.
J’ai élargi.
Moi, mon outil principal, c’est le net.
C’est là que je trouve mes élèves.
Alors pourquoi pas aussi mes futurs collaborateurs ?
Peut-être que si je cherche autrement, je finirai par croiser ceux qui voient ce que je vois, même sans me connaître.
Sauf que je veux pas n’importe qui.
J’ai une idée fixe, très claire, de ce que je cherche.
Quelqu’un avec de l’expérience.
Quelqu’un qui a traversé le temps, vu les choses changer, senti ce que l’école a gagné… et ce qu’elle a perdu.
Quelqu’un qui regarde le passé non pas avec nostalgie, mais avec lucidité.
Et puis, je suis pas toute jeune non plus.
Je sais que j’ai besoin d’un autre regard, d’une énergie différente.
Quelqu’un qui comprend les jeunes d’aujourd’hui, qui parle leur langue, qui vient un peu de leur monde…
Mais qui est capable aussi d’en sortir, pour créer du lien.
Pour construire des ponts.
Moi, je serai au milieu.
Entre ces deux visions.
Pas pour trancher.
Mais pour écouter.
Comprendre.
Relier.
Parce que je crois que c’est là, exactement là, que quelque chose de nouveau peut commencer.

